Appel à communication

Rencontres RAMAU 2013

Savoirs et modèles de l'urbanisme et de l'architecture durables

l'appel à communication est clos

 

Après les rencontres sur les métiers de l’architecture et de l’urbanisme à l’épreuve de l’implication des habitants et des usagers, le réseau RAMAU poursuit son cycle consacré à l’évolution des savoirs et pratiques des acteurs de l'architecture et de l'urbanisme sous l’effet de l’injonction au développement durable. 

L’injonction au développement d’une architecture et d’un urbanisme durables introduit des exigences nouvelles pour les professionnels, comme pour les institutions et les habitants. Elle implique la construction de nouvelles compétences et questionne de ce fait les modalités selon lesquelles les acteurs s’adaptent aux nouveaux enjeux environnementaux (climat, énergie, biodiversité, etc.). Dans le cadre des rencontres Ramau 2013, nous nous intéresserons au processus de diffusion de savoirs et pratiques nouveaux, depuis des expérimentations ponctuelles jusqu’à des modes de faire plus répandus.

Dans la phase où nous nous trouvons, de généralisation de la mise en application d'objectifs environnementaux, les modèlesmobilisés sont de natures variées : 

- des opérations (exemple de l’Ecoquartier Vauban à Fribourg),  

- des dispositifs, outils, référentiels ou méthodes (HQE, Plan Climat, etc.),

- des savoir-faire et des « bonnes pratiques », 

- des personnalités reconnues comme exemplaires en termes de trajectoire, de pratiques et/ou de réalisations. 

Ces modèles s'appuient sur de nouveaux savoirs pour les acteurs de l'urbanisme et de l'architecture, parfois exogènes, en construction, encore peu stabilisés et provenant d'autres professions ou disciplines. Ils circulent dans le domaine de la production de l'espace bâti notamment par le canal des médias spécialisés ou plus généralistes, dans les formations initiales ou continues ou au sein de réseaux (d'élus, de maîtres d'ouvrage, de collectifs citoyens …). 

Ces modèles et savoirs se construisent dans des contextes qui méritent d’être explorés. Ils résultent de cadres d'expérimentation et de capitalisation plus ou moins intentionnels (hérités, transformés, inventés) par les acteurs à différentes échelles. Outre les scènes de l'action territoriale et du projet architectural ou urbain, ils cheminent par des instances de légitimation et de normalisation (organisations professionnelles ou d'élus, centres d'études publics...), des lieux d'enseignement et de formation (écoles d'architecture et d'ingénieurs, instituts d'aménagement et d'urbanisme, organismes de formations professionnelles...) et des dispositifs plus ou moins imposés d'acculturation et d'apprentissage ou d'accompagnement (normalisation technique, certification, référentiels, plans et programmes d'actions, concours, labels...). Ces savoirs cristallisés ont des effets encore peu analysés sur l'organisation des activités de production et de gestion des espaces. 

Les propositions de communication pourront concerner plusieurs des axes suivants et les questionner de manière transversale et itérative.

 

Genèse : de l’expérience aux modèles

Comment un modèle émerge-t-il dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme ? Comment une expérience répondant à des enjeux de durabilité devient-elle exemplaire ? Quel est le chemin qui mène d'expérimentations singulières à leur capitalisation en un modèle ? Un modèle est-il nécessairement original et transposable ? La genèse des modèles pourra être interrogée au travers d’une entrée par les systèmes d’acteurs qu’elle met en jeu. Le rôle des acteurs et institutions précurseurs ou catalyseurs de modèles pourra notamment être précisé. Qui sont les « inventeurs » à l’origine des modèles ? Quels rôles jouent des instances telles que les associations de professionnels et de citoyens, les Agences Régionales Energie Environnement, l'ADEME, la recherche universitaire, les services de recherche ou de R&D dans la construction des modèles ? 

 

Réception : opérationnalisation, transformation, déconstruction des modèles

Comment les modèles sont-ils reçus, utilisés, appropriés ou rejetés ? Comment s’opérationnalisent-ils dans des contextes particuliers ? Les processus de transformation, de résilience ou de délitement des modèles au contact du terrain seront interrogés, tout autant que la manière dont ils contribuent à la fabrication des espaces urbains contemporains. Entre la promotion, la transposition, la résistance, l'opposition ou l'indifférence, comment les attitudes des milieux récepteurs contribuent-elles au succès du modèle ? L’introduction de nouveaux modèles dans l'enseignement et les professions engendrent des controverses et des affrontements avec des modèles préexistants ou alternatifs qui pourront être questionnés. Quels enjeux de pouvoir et quelle lutte des places se jouent dans la confrontation des modèles ? 

 

Diffusion : circulation des modèles et des savoirs 

Comment les modèles incorporant de nouveaux savoirs et savoir-faire circulent-ils dans le champ de l’architecture et de l’urbanisme ? Ces modèles de durabilité, énoncés au nom d'un bien commun, se propagent-ils différemment selon les groupes professionnels et les contextes locaux ? Quels sont les usages, voire les instrumentalisations, que les groupes professionnels ou les institutions font des modèles qu’ils contribuent à diffuser ? Qui sont les agents effectifs des diverses formes de diffusion : praticiens, enseignants, réseaux professionnels ou associatifs, acteurs privés (grandes entreprises, start-up ...), institutions (ADEME, Espace Info-Energie...) ? Dans un contexte de mondialisation, la diffusion transnationale des savoirs et les dynamiques d’internationalisation des modèles seront également questionnées. Enfin, en termes de cycle de vie, quels sont les facteurs qui expliquent l’essoufflement et le déclin de certains modèles ?

 

Organisation : systèmes d'innovation, normalisation

En quoi les systèmes de capitalisation et de diffusion spécifiques à des filières, des professions ou des collectivités contribuent à la diffusion et au succès des modèles ? En quoi le cadre de régulation (institutionnel, juridique, économico-financier, etc.) favorise ou empêche le déploiement des savoirs et de nouveaux modèles ? Quelles sont les caractéristiques (territoriales, thématiques, professionnelles...) des systèmes d'innovation ? Dans quelle mesure les normes conditionnent-elles l’émergence et le déploiement des modèles ? Réciproquement, de quelle manière le succès des modèles de durabilité conduit-il à l’émergence de nouvelles normes ? Quelles places, les lieux d'enseignement et de formation - par essence consacrés à la transmission des savoirs - tiennent-ils dans la diffusion mais aussi dans la déconstruction des modèles de durabilité ?

 

Différentes formes sont attendues : résultats de recherches et investigations en cours, retours d'expériences et témoignages réflexifs, contributions conjointes de chercheurs et professionnels. Les propositions de communication pourront être déposées jusqu’au 3 juin 2013, sous la forme d’un texte de 3000 caractères maximum (espaces compris) sur le site ramau2013.sciencesconf.org. 

 

Le RAMAU est un réseau de la recherche architecturale et urbaine habilité par le ministère de la Culture et de la communication. Il a pour mission de développer les échanges scientifiques entre chercheurs, comme entre chercheurs, professionnels et responsables territoriaux ou administratifs, sur l’évolution des acteurs et des modes d’action en architecture et urbanisme. Il offre un site d'information : www.ramau.archi.fr et a publié divers ouvrages aux Editions de La Villette et chez d'autres éditeurs. Le cycle de rencontres consacrées au développement durable a déjà donné lieu à un dossier dans Métropolitiques.eu : Fabriquer la ville à l’heure de l’injonction au « durable ». Un ouvrage regroupant des communications de la rencontre 2012 "Les métiers de l’architecture et de l’urbanisme à l’épreuve de l’implication des habitants et des usagers" est en cours d'édition. 

 

Organisation scientifique de la rencontre 2013

 

Coordination scientifique

Gilles Debizet, enseignant-chercheur, Université Grenoble, UMR PACTE 

Patrice Godier, chercheur et enseignant au PAVE, ENSAP de Bordeaux 

Géraldine Molina, chercheuse au LISST-Cieu, Université de Toulouse II le Mirail

 

Comité scientifique

Véronique Biau, directrice du Centre de recherche sur l'habitat (CRH - UMR LAVUE), Ensa de Paris Val de Seine

Michael Fenker, directeur du Laboratoire Espaces Travail (LET - UMR LAVUE), Ensa de Paris La Villette

Isabelle Grudet, chercheuse au Laboratoire Espaces Travail (LET -UMR LAVUE), Ensa de Paris La Villette

Laure Héland, enseignante et chercheure au Laboratoire Espaces Travail (LET -UMR LAVUE), Ensa de Paris La Villette

Elise Macaire, chercheure au Laboratoire Espaces Travail (LET - UMR LAVUE), Ensa de Paris La Villette

Nadine Roudil, chercheure, Laboratoire Services Process Innovations, CSTB

Hélène Subrémon, LATTS (UMR 8134 - CNRS, ENPC, UPEMLV)

Jean-Jacques Terrin, enseignant et chercheur, LéaV, Ensa de Versailles

 

 

RAMAU

Ensaplv

144 avenue de Flandre

75019 Paris

www.ramau.archi.fr

 

Responsable

Elise Macaire (LET-UMR Lavue)

Secrétariat scientifique

Véronique Biau (CRH-UMR Lavue) Michael Fenker (LET-UMR Lavue)

Conseil scientifique

Gilles Debizet (UMR PACTE) Patrice Godier (PAVE) Isabelle Grudet (LET-UMR Lavue) Laure Héland (LET-UMR Lavue) Géraldine Molina (LISST-Cieu) Nadine Roudil (CSTB) Hélène Subrémon (LATTS) Jean-Jacques Terrin (LéaV)

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